Nés au Sénégal, au Congo, au Bénin, au Cameroun, au Mali, au Soudan, en Afrique du Sud, les photographes partagent leur histoire, leur intimité, leurs interrogations, leurs engagements.
Tête de file des galeries présentant cette nouvelle génération d’artistes africains : La Grande Vitrine.
Pour en savoir plus :
– Le site de La Grande Vitrine
Pamela Tulizo :‘Mon histoire est unique et personne ne peut la raconter comme moi. Il est grand temps que l’on s’approprie notre histoire et que nous la racontions avec notre propre manière d’exprimer nos mots. L’Afrique a beaucoup à offrir en termes de talents. On a tout ce qu’il faut pour cela. C’est ce que je fais. Je raconte mon histoire à travers les autres femmes. Je couvre les histoires des autres femmes à travers moi- même. Et je rejoins cette grande communauté des artistes qui veulent raconter l’histoire de l’Afrique par eux-mêmes.’
Gabriel Dia : Sabar -‘Cette série d’autoportraits rend hommage à une danse sénégalaise réservée aux femmes, le Sabar. Les hommes qui osent la danser se font traiter d’homosexuels. Cela fut mon cas à l’âge de 6 ans. Ce souvenir de ma mère venant me chercher en furie dans cette foule de femmes a hanté mon enfance et mon adolescence. Il a sûrement été décisif dans mon choix de m’exiler en France à l’âge de dix-huit ans, sous prétexte de faire des études. Aujourd’hui, je décide de danser à nouveau le Sabar, la tête coupée ou encore me dissimulant derrière un négatif qui opère comme un voile protecteur. Une façon d’affirmer mon homosexualité et de soulever la question de sa condamnation au Sénégal.’
Polo Free :‘Les sujets de mes portraits ne sont pas des migrants, les personnes que je photographie sont des voyageurs. Il veulent voyager pour l’amour ou gagner de l’argent, par la curiosité et pour la découverte d’autres cultures… Ce ne sont pas des mannequins qui offriraient un portrait dénué de vie réelle. Ils ne sont pas anonymes, je discute avec eux pour les connaître et capturer l’émotion. Ils ont des droits aussi je reverse 10% de la vente des tirages aux personnes photographiées.’
Alun Be :‘Je fais partie de cette nouvelle génération d’artistes africains. On est allergique à la victimisation du continent africain, qui dit que c’est la faute aux différentes colonisation qu’au- jourd’hui l’Afrique a du mal à émerger. Nous prenons en main notre destinée, nous racontons notre histoire avec nos propres mots et notre propre sensibilité. L’Afrique sera pas respectée tant qu’elle ne se respectera pas elle-même. Elle doit pouvoir admirer sa grandeur et la faire jaillir.’
Darios Tossou :‘Chaque personne est composé de multiples identités. Le corps physique n’est qu’enveloppe matérielle. Je révèle dans ma série Anonymous les personnages qui sont au fond de chacun. Par la danse et la peinture, je fais apparaître les êtres issus de toutes nos richesses enracinées au plus profond de notre culture africaine.’